La fontana del piacere
© p.o.l.e
(EN) La Fontana del Piacere is a visual and video installation exploring the relationship between pleasure, exposure, and the expressive surface of the face.
Five iPhones display looping videos: four show close-ups of faces being hit or caressed by a stream of water, while the fifth shows a bottle being tipped over—becoming a ritual gesture.
Each face expresses a different state: absorption, retreat, resistance, tension, waiting, offering. These micro-gestures form a choreography of the sensitive, a pre-verbal language where pleasure is rendered visible through minute shifts—tightenings, relaxations, and subtle tremors.
The installation investigates the space between the hands and the mouth—this intimate, humid threshold where the inside meets the outside. Water, as a living material, becomes a vehicle for sensation and transformation. The face is sculpted by the stream, deformed by impact, shifted by surprise—or pleasure. It is a sensual, profane ritual replaying the link between self and self-touch.
La Fontana del Piacere brings into tension technological display and bodily intimacy. It questions our relationship to self-image, self-stimulation, and the staging of pleasure in a world saturated by screens. A domestic fountain, scaled to the face, where affects surface and dissolve.
(FR) La Fontana del Piacere est une installation vidéo qui explore les rapports entre plaisir, exposition, et expressivité du visage.
Cinq iPhones diffusent des vidéos en boucle : quatre d’entre eux présentent des visages en plan rapproché, recevant un jet d’eau, tandis que le cinquième montre une bouteille qui se renverse, devenant geste rituel.
Les visages sont traversés par des états: l’absorption, la fuite, la résistance, la tension, l’attente, l’offrande. Ces micro-gestes composent une chorégraphie du sensible, un langage d’avant les mots où le plaisir devient perceptible par les mouvements infimes, les contractions du visage.
L’installation questionne l’espace entre les mains et la bouche, ce seuil intime, humide, où le dehors et le dedans se rencontrent. L’eau, en tant que matière vivante, devient ici vecteur de sensation, de transformation. Le visage est sculpté par le ruissellement, déformé par le choc, traversé par la surprise — ou le plaisir. C’est une forme de rituel profane, sensuel, qui rejoue le lien entre soi et son propre corps.
La Fontana del Piacere met en tension le dispositif technologique et l’intimité charnelle. Elle interroge notre rapport à l’image de soi, à l’auto-stimulation, à la mise en scène du plaisir dans un monde saturé d’écrans. Une fontaine domestique, à échelle de visage, où l’on observe les affects se former et se dissoudre.